Analyse du Cycle de Vie et comparaison avec un bâtiment "standard"

 

L’Analyse du Cycle de Vie : C’est quoi ?

Une meilleure prise en compte des problématiques environnementales passe par une connaissance de plus en plus fine des impacts sur l'environnement et la santé humaine liés à la composition, la fabrication, l'utilisation et la fin de vie des produits.

L'Analyse de Cycle de Vie (ACV) est une méthode d'évaluation environnementale qui permet de quantifier les impacts d'un produit (qu'il s'agisse d'un bien, d'un service voire d'un procédé) sur l'ensemble de son cycle de vie, depuis l'extraction des matières premières qui le composent jusqu'à son élimination en fin de vie, en passant par les phases de distribution et d'utilisation. Outil normalisé et reconnu, l'ACV est la méthode la plus aboutie en termes d'évaluation globale et multicritère. Elle résulte de l'interprétation du bilan quantifié des flux de matières et énergies liés à chaque étape du cycle de vie des produits, exprimée en impacts potentiels sur l'environnement.

L'enjeu majeur de l'utilisation de l'ACV est d'identifier les principales sources d'impacts environnementaux et d'éviter ou, le cas échéant, d'arbitrer les déplacements de pollutions liés aux différentes alternatives envisagées. Cette meilleure connaissance des impacts associés aux produits peut permettre de hiérarchiser les priorités d'amélioration et éclairer les choix techniques et organisationnels dans une démarche d'éco-conception par exemple.

La conduite d'une telle évaluation peut également permettre de repérer et valoriser les produits présentant les impacts les plus faibles dans une démarche d'éco-labellisation, d'information des consommateurs, et participer au développement de l'offre de produits de meilleure qualité écologique.

Favorisant une vision globale des impacts générés par les produits ou procédés, déclinée selon différentes simulations, l'ACV fournit ainsi des éléments d'aide à la décision aux politiques industrielles (choix de conception, d'amélioration de produits, choix de procédés) ou publiques (choix de filières de valorisation, critères d'éco-labellisation de produits).

 

Pourquoi une ACV sur le bâtiment du CNIDEP ?

Comme énoncé ci-dessus, l’ACV permet de quantifier les impacts d’un système sur l’environnement, il permet également de comparer une méthode par rapport à une autre pour voir si sur l’ensemble du cycle de vie du système, cette nouvelle méthode est plus durable-soutenable que la précédente.

L’objectif de l’ACV du bâtiment du CNIDEP est de voir, avec les techniques existantes en 2009 (qui évoluent très vite vers l’éco-construction de nos jours) que les phases de construction, de vie et de démolition étaient moins impactantes qu’un bâtiment standard.

 L’objectif est réellement de valider les choix de la maîtrise d’ouvrage dans l’optique de construire un bâtiment sain et économe en énergie.

 

Résultats sur les différentes phases étudiées en comparaison avec un bâtiment « standard » :

Comme énoncé précédemment, l’Analyse du Cycle de Vie du bâtiment a été réalisée sur les 3 phases suivantes :

-> Phase construction (choix des matériaux, provenance, transport…)

-> Phase utilisation ou phase de vie (consommation d’énergie, d’eau…)

-> Phase de démolition (recyclabilité des matériaux choisis…)

 Voici le détail des résultats pour chacune de ces phases :

  • Phase de construction du bâtiment :

ACV-Phase construction

-> La construction du CNIDEP utilise beaucoup plus d’énergies renouvelables que le bâtiment standard.

-> Les matériaux ont des procédés plus sophistiqués qui permettent de réduire la consommation d’eau. Ils sont construits dans des usines qui ont opté pour le respect de l’environnement en diminuant ou traitant les rejets dans l’air, le sol et l’eau. Cependant les matériaux utilisés au sein du CNIDEP sont peu courant et il existe donc peu d’usines de production. Celles-ci se trouvent, généralement, éloignées du site de chantiers. L’impact dû aux transports est donc bien plus important.

 

  • Phase d'utilisation du bâtiment :

ACV-Phase d'utilisation

-> La phase de vie du CNIDEP, a pour toutes les catégories étudiées, un impact inférieur à celui d’un bâtiment standard. Cela peut s’expliquer par le système de chauffage autonome mis en place, les énergies renouvelables qui apportent de l’énergie et la conception du bâtiment qui permet de profiter de la chaleur et de la lumière extérieure.

 

  • Phase de démolition du bâtiment :

ACV-Phase démolition

-> L’importance du recyclage (donc apport de nouvelles matières) pour les déchets de chantier du CNIDEP fait que globalement, le bâtiment a un impact moins important sur cette phase du cycle de vie.

-> On note cependant que le CNIDEP a un impact plus important sur l’acidification atmosphérique, ce qui pourrait s’expliquer par les procédés de lavage et de traitement de déchets à recycler.

Retrouvez l'intégralité de l'Analyse du Cycle de Vie du bâtiment du CNIDEP en cliquant ici

 

Comparaison avec un bâtiment standard : quelle conclusion ?

Impacts du bâtiment

  • La Construction du bâtiment du CNIDEP à un impact plus élevé que pour un bâtiment standard :

            ->  Quantité plus importante de matériaux ;

            ->  Impact dû aux transports plus important suite à l'utilisation de matériaux peu courants dont la production se fait à une distance éloignée du site de construction.

  • La Phase de vie du CNIDEP à un impact plus faible :

            -> L'utilisation d’énergies renouvelables, de panneaux solaires thermiques et photovoltaïques diminue la demande en énergie du chauffage ;

            -> L'utilisation d’une centrale double flux permet une utilisation plus raisonnée du chauffage donc une consommation moins importante d’électricité ;

            -> L'exposition nord-sud et les grandes baies vitrées permettent une utilisation raisonnée de lumière et de chauffage.

  • La Phase de démolition à un impact plus faible :

            -> Utilisation de matériaux dont le taux de recyclage est bien plus important.